Contre-Sculptures

 Fin 1973, après être arrivé jusqu’au vide et m’y être prélassé quelques temps l’idée me vint d’agir sur lui, ou plutôt de l’aider à se sculpter lui même. Pour me faire mieux comprendre, lorsqu’un sculpteur veut faire apparaître un corps dans un bloc de pierre, il en élimine des morceaux permettant au vide de gagner sur la matière jusqu’à épouser la forme du corps. Ma proposition est de créer des formes basiques qui d’un côté font limites et de l’autre se fondent au vide en naissant de lui. Comme si le vide avait décidé de se passer de la matière et du sculpture pour produire une forme lui-même. Ainsi naquirent les Contre-sculptures. En pratique je fis découper sur plan des formes en plexiglas transparentes qui d’un côté se fondaient dans le vide et de l’autre par une progression de hachures noir (Pour moi le noir est l’apparence du vide lorsqu’il n’est éclairé) le limitaient par une bande Blanche (mélange de toutes les couleurs) . Certes l’apesanteur m’empêcherait de poser mes contre-scupltures dans le vide, qu’importe, le temps de la chute et sont mouvement aléatoire les rendraient actives même brièvement. En tout cas le concept poétique me plaisait.
A peine avais-je commencé à le matérialiser que la dépression me toucha. La rudesse du milieu très artificiel de l’art contemporain eut raison de mon volontarisme. Ce profond malaise me fit tout abandonner. Aujourd’hui je connais les raisons profondes de cette dépression, elles font parties de mon intimité et ne vous les livrerais donc pas. Néanmoins, au cours de ma vie j’eus plusieurs retour à mes premières amours, je vis actuellement peut-être l’ultime. Après ma retraite de la radio en 2014 j’ai repris mes recherches et en Février 2019 ayant acquis la maitrise de la découpe laser au Faclad CY de Gennevillers  j’ai relancé ce concept poétique avec de nouvelles réalisations